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CONTEXTE

La cheville est un ensemble d’articulations complexes sur lesquelles s’exercent la contrainte importante du point du corps.

Elles se répartissent sur l’articulation talo crurale, entre le tibia, la fibula et le talus et l’articulation sous talienne.

Les contraintes répétées et la sursollicitation particulièrement lors d’efforts sportifs créent un conflit lors de mouvements extrêmes, parfois majorés par des défauts architecturaux de la cheville.

Le conflit articulaire a pour conséquence une usure du cartilage, qui crée elle-même une inflammation par épaississement du tissu qui nourrit le cartilage (synovial). Ces lésions provoquent progressivement un enraidissement de la cheville.

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Schéma du mécanisme du conflit intérieur de cheville

La localisation est plus souvent antérieure ou latérale entre l’avant du tibial et la partie supérieure du talus, les douleurs et l’enraidissement se font en flexion dorsale, quand on remonte le pied. La position accroupie est également douloureuse.

Radiographie du processus postérieur talien proéminent
Scanner du processus postérieur talien proéminent

Généralement lors du diagnostic les conflits sont mixtes : osseux dûs aux frottements répétés, et tissulaires dûs à l’inflammation de la synoviale qui se retrouve pincée dans l’articulation.

Le premier traitement est avant tout la prévention par l’échauffement et les étirements qui peuvent parfois permettrent de limiter la survenu de cette pathologie.

Radiographie os trigone
Scanner os trigone

Lorsque que les premiers symptômes sont présents il faut traiter ce conflit pour éviter l’aggravation et la dégradation articulaire. Il est alors temps de consulter un chirurgien orthopédiste.

L’examen clinique fait partie intégrante du processus diagnostic et oriente les examens, le bilan classique lors du dépistage de cette pathologie passe par des radiographies standard de la cheville permettant d’évaluer le conflit osseux et généralement d’une IRM pour évaluer les conflits tissulaires et cartilagineux.

Des examens dynamiques, permettant de voir le conflit en temps réel, sont parfois utiles.

Une fois le diagnostic posé, le traitement se déroule en deux étapes. Il faut dans tous les cas débuter par un traitement médical.

Celui vise à désenraidir la cheville et récupérer les amplitudes articulaires. Il passe par des séances de kinésithérapies qui sont essentielles dans cette pathologie.

On y associe des traitements antalgiques et anti-inflammatoires et parfois des infiltrations de l’articulation de la cheville qu’on peut réaliser en consultation de chirurgie au cabinet médical. Ce traitement infiltratif vise à diminuer l’inflammation de la synoviale et donc diminuer le conflit tissulaire.

Ce traitement médical passe aussi par une adaptation des activités et un repos sportif.

Lorsque ce traitement médical n’est pas suffisant en termes de soulagement ou ne permet pas un soulagement durable, il faut avoir recours au traitement chirurgical pour supprimer le conflit mécanique.

Toute intervention chirurgicale est planifiée avec votre chirurgien au cours d’une consultation afin de discuter de la technique la plus adapté à votre pathologie et à l’abord chirurgical qui sera entrepris.

L’intervention est également précédée d’une consultation d’anesthésie visant minimiser le risque de complications postopératoires et une récupération rapide.

INTERVENTION

Les principes du traitement visent à supprimer l’origine du conflit en libérant de la place dans la cheville, cela s’appelle une arthrolyse arthroscopique. Celle-ci peut se faire à l’avant de la cheville pour un conflit antérieur ou à l’arrière pour un conflit postérieur.

Le but de ce traitement est conservateur, il est de récupérer les amplitudes de la cheville sans douleur.

L’intervention se déroule lors d’une hospitalisation sur la journée (ambulatoire). La procédure peut se passer sous anesthésie du bas du corps uniquement (rachi-anesthésie) ou sous anesthésie générale.

Le patient est installé sur le dos pour une arthrolyse antérieure ou sur le ventre pour une arthrolyse postérieure.

Deux petites incisions de quelques millimètres sont réalisées à l’avant et à la partie latérale de la cheville ou de chaque côté du tendon d’Achille permettant de passer une caméra (arthroscopie) dans l’articulation et des instruments pour traiter la lésion. Les reliquats de synoviale inflammatoire sont nettoyés et l’os faisant conflit est raboté avec de petits instruments motorisés.

L’apport de l’arthroscopie permet de contrôler en direct la libération des conflits osseux et tissulaires.

RÉÉDUCATION POSTOPÉRATOIRE

Les conflits de cheville entraînent toujours une raideur de l’articulation. La rééducation post opératoire est donc un point essentiel et impératif à la prise en charge afin de récupérer les mobilités de la cheville.

L’appui est repris immédiatement avec une botte de marche et la kinésithérapie est débuté d’emblée. Elle vise dans un premier temps à faire bouger la cheville et chasser l’œdème puis le travail de récupération musculaire et de proprioception est débuté au bout de 3 semaines.

La reprise de la conduite se fait aux alentours de 4 à 6 semaines et le sport progressivement à partir de 3 mois.

RISQUES ET COMPLICATIONS

Comme tout geste chirurgical cette intervention comporte des risques. Néanmoins si votre chirurgien vous propose une intervention c’est qu’il estime que le bénéfice attendu et bien supérieur au risque encouru.

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome. Très majoritairement traité médicalement (glaçage, marche), un hématome très volumineux peu très rarement nécessiter une évacuation ou une transfusion sanguine.

La survenue d’une infection, bien que très rare, est une complication sévère pouvant nécessiter un nettoyage au bloc opératoire ainsi qu’un traitement antibiotique de longue durée.

Un petit caillot sanguin peut se coincer dans les veines de la jambe provoquant une phlébite. Afin de prévenir cette complication, un traitement anticoagulant est prescrit pendant 10 jours.

Enfin lors de l’intervention, des nerfs entourant la cheville peuvent être blessés accidentellement ce qui occasionne une diminution de la sensibilité de la cheville et du pied.

EN BREF

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