CONTEXTE
L’articulation fémoro-tibiale ou articulation du genou est composée de 3 surfaces articulaires : celle du tibia en dessous, celle du fémur au-dessus et celle de la rotule (patella) en avant qui s’articule avec l’avant du fémur.
Ces 3 surfaces articulaires sont recouvertes de cartilage, un tissu glissant et non innervé permettant à l’articulation de bouger.
La rotule fait le lien entre le muscle quadriceps à l’avant de la cuisse et le tibia. En se contractant, le quadriceps tracte la rotule qui transmet la force au tibia et permet l’extension du genou.
La stabilité de la rotule lors du mouvement du genou est assurée par plusieurs éléments stabilisateurs.
En premier lieu, le quadriceps « moteur » du mouvement possède des fibres qui tirent la rotule plutôt vers l’intérieur ou vers l’extérieur.
La rotule possède également deux ligaments (comme les brides d’un cheval) qui partent du fémur et qui la stabilisent sur les côtés.
Le rail dans lequel glisse la rotule sur le fémur appelé gorge trochléenne est également plus ou moins creusée, si elle ne l’est pas assez la rotule a plus de risque de sortir de ce rail.
L’insertion du tendon rotulien sur le tibia, appelée tubérosité tibiale antérieure peut également être mal placée.
Tous ces facteurs d’instabilité peuvent entraîner des luxations de rotule, ces accidents d’instabilité abîment les ailerons patellaires et peuvent, si la rééducation et le traitement initial ne sont pas bien conduits, conduire à des luxations récidivantes.
Ce contexte d’instabilité chronique de rotule nécessite dans un premier temps une rééducation drastique afin de renforcer tous les éléments stabilisateurs du genou.
Si cette rééducation bien conduite ne suffit pas à stabiliser efficacement la rotule, il faut se poser la question d’une stabilisation chirurgicale.
L’intervention est planifiée avec votre chirurgien au cours d’une consultation. Il faut identifier les éléments stabilisateurs mis en défaut afin de les corriger.
L’intervention a également été précédée d’une consultation d’anesthésie et d’un bilan préopératoire visant à minimiser le risque de complications postopératoires et une récupération rapide. Ce bilan comporte en général une prise de sang et un bilan cardiovasculaire.
INTERVENTION
L’intervention vise à recentrer la rotule.
L’instabilité peut être due au défaut d’un des éléments cités plus haut, il faut donc adapter l’intervention aux facteurs d’instabilité du patient.
Classiquement, il faut libérer le ligament fémoro-patellaire externe qui se rétracte par luxation récidivante, reconstruire le ligament fémoro-patellaire interne, et parfois y associer un déplacement de l’insertion du tendon rotulien sur le tibia.
La voie d’abord (cicatrice) se trouve à l’avant du genou. L’intervention dure en moyenne 1h et peut se réaliser sous anesthésie du bas du corps (rachi-anesthésie) ou anesthésie générale.
C’est le médecin anesthésiste qui vous proposera le type d’anesthésie le plus adapté à votre état de santé lors de la consultation pré anesthésique.
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RÉÉDUCATION POSTOPÉRATOIRE
L’appui sur la jambe est possible immédiatement après l’intervention avec des béquilles.
Néanmoins, afin de protéger les éléments reconstruits, une attelle de genou jambe tendue est à conserver 6 semaines.
La kinésithérapie est à débuter à 3 semaines post opératoire et elle vise à récupérer la bonne mobilité du genou et la force du quadriceps.
Généralement, la conduite peut être reprise au bout de 6 semaines et le sport au bout de 3 mois.
L’intervention chirurgicale n’est qu’une partie du traitement et il est de votre ressort d’effectuer correctement la rééducation post opératoire.
Le Docteur Lequeuche travaille en collaboration avec vous pour que vous récupériez votre autonomie.
RISQUES ET COMPLICATIONS
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome.
Très majoritairement traité médicalement (glaçage, marche), un hématome très volumineux peu très rarement nécessiter une évacuation ou une transfusion sanguine.
La survenue d’une infection, bien que très rare, est une complication sévère pouvant nécessiter un nettoyage au bloc opératoire ainsi qu’un traitement antibiotique de longue durée.
Un petit caillot sanguin peut se coincer dans les veines de la jambe provoquant une phlébite. Afin de prévenir cette complication, un traitement anticoagulant est prescrit pendant 4 semaines.
Il arrive parfois qu’une petite zone à l’avant du genou reste moins sensible quelques semaines à quelques mois en post opératoire, lié à la cicatrice pouvant parfois léser des petites fibres nerveuses sensitives.
Cette symptomatologie n’est néanmoins pas douloureuse et ne gêne en aucun cas la rééducation et la fonctionnalité du genou.
EN BREF
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