CONTEXTE
La prothèse totale de hanche se compose d’un implant acétabulaire (la cupule) fixé dans le bassin et d’une tige fémorale fixée dans le fémur. Ces deux implants s’articulent par couple de frottement soumis à l’usure.
Cette usure entraîne un contact entre les deux implants métalliques pouvant limiter la mobilité, entraîner des douleurs et user l’os au pourtour de la prothèse.
Lorsque cette usure est importante elle peut entraîner un défaut de tenue de celle-ci qu’on appelle descellement.
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Ce descellement, s’il est mal toléré, nécessite le plus souvent un changement d’une ou des deux parties de la prothèse.
L’intervention est planifiée avec votre chirurgien au cours d’une consultation afin de discuter du type de prothèse le plus adapté a votre morphologie et à l’abord chirurgical qui sera entrepris.
La zone d’usure de la prothèse conditionne le geste chirurgical, sa durée et les suites opératoires. Il est possible de ne changer que la cupule, que la tige ou les deux implants.
En fonction de l’usure osseuse au pourtour des implants il peut être nécessaire d’apporter de l’os (greffe). Cette greffe est réalisée le plus souvent avec de l’os humain provenant d’une banque d’os.
Cet os donneur subit plusieurs traitements visant à inactiver tout microbe. La greffe osseuse ne nécessite pas de traitement anti-rejet par la suite.
L’intervention aura également été précédée d’une consultation d’anesthésie et d’un bilan préopératoire visant à minimiser le risque de complications postopératoires et une récupération rapide. Ce bilan comporte en général une prise de sang et un bilan cardiovasculaire.
INTERVENTION
Le changement d’une prothèse totale de hanche se réalise au cours d’une intervention chirurgicale lors d’une hospitalisation à la clinique. L’intervention se déroule dans un bloc opératoire respectant d’importantes normes de propreté et de sécurité.
La durée de l’intervention est variable, elle dépend du nombre d’implants à changer et du niveau d’usure. Elle dure généralement entre 1h30 et 3h. Il faut y ajouter le temps nécessaire à la réalisation de l’anesthésie et à l’installation du patient sur la table d’opération. Cette intervention se déroule classiquement sous anesthésie générale. C’est le médecin anesthésiste en concertation avec le patient qui décidera du mode d’anesthésie le plus adapté au cas de ce dernier.
Idéalement la voie d’abord (cicatrice) est la même que celle de l’intervention initiale mais l’intervention peut parfois nécessiter une voie d’abord différente si les dégâts sont importants. Dans la majorité des cas elle nécessite d’être étendue pour mener à bien cette intervention plus complexe.
RÉÉDUCATION POSTOPÉRATOIRE
Après l’intervention la rééducation est débutée immédiatement.
L’appui est généralement autorisé d’emblée mais peut parfois être différé de quelques semaines en fonction du geste pratiqué. Des cannes sont utiles les premières semaines de rééducation.
Sauf cas particulier, il n’est pas nécessaire d’aller en centre de rééducation, la kinésithérapie s’effectue en ville ou au domicile avec un kinésithérapeute.
RISQUES ET COMPLICATIONS
Il s’agit d’une chirurgie de reprise, les risques et complications possibles sont donc plus élevés qu’une chirurgie de première intention. Néanmoins, si votre chirurgien vous propose une intervention c’est qu’il estime que le bénéfice attendu est bien supérieur au risque encouru.
La survenue d’une infection de la prothèse, bien que rare, est une complication sévère pouvant nécessiter un nettoyage de la prothèse ou le changement de celle-ci ainsi qu’un traitement antibiotique de longue durée.
Il est possible que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome. Très majoritairement traité médicalement (glaçage, marche), un hématome très volumineux peu très rarement nécessiter une évacuation ou une transfusion sanguine.
Un petit caillot sanguin peut se coincer dans les veines de la jambe provoquant une phlébite. Afin de prévenir cette complication, un traitement anticoagulant est prescrit pendant quatre semaines.
Très rarement lors de mouvements extrêmes, la prothèse peut se déboiter (luxation).
Rarement, lors de l’extraction de la tige fémorale, si l’usure osseuse est importante le fémur peut se casser, nécessitant un geste complémentaire et pouvant amener à différer la reprise de l’appui.
EN BREF
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